19 Oct 2022 | 0 commentaires

Recette secrète :
Comment nous créons nos jeux

Au-delà des jeux que nous créons pour répondre à des demandes spécifiques de nos clients (article de blog de septembre 2022), tous les jeux proposés par L’Échappée Ludique sont fait maison.

D’où viennent vos idées ? Comment faites vous pour créer un jeu ? Ça prend du temps ? Aujourd’hui, je (Lucile) prends la plume pour la 2ème fois pour répondre officiellement à toutes les questions qui me sont régulièrement posées !

Étape 1- Le scénario de jeu : la base de la création

Nos jeux ont tous leur propre univers, une histoire dans laquelle nos maîtres du jeu jouent un personnage et dans laquelle nous invitons les participants à entrer.

Sans l’histoire, impossible pour moi d’imaginer des énigmes, des défis ou quoi que ce soit.

Alors pour commencer, il faut partir à la recherche de l’inspiration… Hum hum… Mais où ? Partout ! Dans une lecture, dans un film ou une série, au fil d’une discussion, lors d’une visite touristique, etc. Il suffit de regarder les scénarios de nos jeux pour en déduire ma culture et mes centres d’intérêts ! Inspiration de la série Kaamelott pour La Quête du Graal ⚔️, passion de jeunesse pour la mythologie à l’origine du Secret des Dieux 🧜♂️, Alice au Pays des Merveilles pour La Mésaventure de Lewis Carrott 🐇, etc.

Une fois l’idée trouvée, je me plonge dans des recherches pour maîtriser le sujet d’abord mais surtout pour définir la QUÊTE des futurs participants ! Étrangement, je débute par la fin du jeu = d’abord savoir ce que je demanderai aux joueurs de chercher, d’obtenir, de retrouver, de conquérir avant de déterminer comment ils feront pour y parvenir.

Étape 2 – L’écriture de la trame générale du jeu

Une fois que je sais où je veux emmener les participants, je peux réfléchir au chemin.

Pour cela, j’ai besoin d’un cadre minimum : définir le nombre de joueurs max en même temps (de cela découle par exemple la nécessité ou pas de faire des énigmes ou des parcours en parallèle), la durée de jeu (pour évaluer le nombre d’énigmes), s’il se jouera en intérieur ou en extérieur (et donc le matériel dont je peux disposer), etc.

Et c’est parti ! J’écris en vrac des idées de types d’énigmes ou de défis, les plus cohérentes possible avec le thème du projet (on évite les QR code à scanner si on se situe à la préhistoire !🦣) et faisant appel à des logiques différentes pour toucher un maximum de personnes. Après, il faut les organiser de manière à ce que le rythme du jeu soit bon (exemple : commencer en douceur puis augmenter la complexité pour finir par des énigmes rapides).

Étape 3 – La construction des énigmes une à une

lairement, la phase qui prend le plus de temps ! Pour chaque énigme, il faut réfléchir à la formulation, la mise en forme, trouver les objets, etc. Si à l’étape précédente, on s’est dit “là, ils utiliseront le code César pour avoir le code d’un cadenas à lettres”, ici, on fonctionne à l’envers :

  • je trouve le cadenas et je vérifie les possibilités de code pour que le résultat rentre dans l’univers du jeu tout en ne pouvant pas être deviné sans résoudre l’énigme. Par exemple, le code du cadenas sera BLOG.
  • j’écris l’indice qui amène les joueurs à comprendre le décalage alphabétique à utiliser pour traduire le message codé. D’ailleurs, il s’est glissé dans cet article… 
  • je rédige le message codé : si le résultat à trouver est BLOG avec un alphabet décalé de 4 (A = E, B = F, etc.) alors le message codé est XHKC
  • l’équipe la vérifie une première fois
  • je note les instructions pour la.le graphiste (typographie, taille du texte, encadrement, etc.).

Énigme suivante ! 🧠

Étape 4 – Les allers-retours avec la.le graphiste

Une fois que l’ensemble du jeu est construit, ça part chez la.le graphiste pour une mise en forme des pièces de jeu immersive. De mon point de vue, utiliser des documents ou des éléments qui ne colleraient pas à l’univers du jeu nous ferait courir le risque de faire sortir les joueurs de l’histoire et ce serait dommage.

La plupart du temps, la.le graphiste a travaillé en amont sur le logo du jeu et ile a déjà eu des infos de ma part et fait des recherches, desquelles ile repart pour les pièces de jeu. Mais les échanges peuvent être nombreux pour parvenir au résultat souhaité. Il ne suffit pas qu’un document soit “beau”, souvent il y a des contraintes techniques spécifiques : “il faut que tel symbole soit précisément là car les joueurs doivent prendre telles mesures pour trouver le bon symbole”, etc. La police doit être à la fois réaliste mais très lisible. Etc.

Étape 5 – Le bêta-test

L’épreuve du feu 🔥 ! Tout est maintenant prêt pour une phase de vérification dans les conditions les plus proches du réel. L’objectif : voir d’éventuels bugs, tester le timing, vérifier la compréhension des énigmes, recueillir les impressions des participants, leurs idées parfois.

Cette étape demande un peu d’organisation pour trouver le lieu quand c’est nécessaire et que les gens qui soient disponibles en même temps (pas toujours facile, nos vies sont bien chargées), qui aient envie à la fois de jouer mais aussi de débriefer.

Étape 6 – Les corrections

Après le test, je fais généralement quelques petits ajustements par-ci par-là qui prennent malgré tout un peu de temps… Car ce que je corrige doit repasser par les étapes 3 et 4 avant d’aboutir à la version finale du jeu. Finale… Enfin presque ! Car le jeu pourra encore évoluer légèrement après les premières animations.

Et voilà ! Cela vous paraît peut-être détaillé et pourtant ce ne sont que les grandes lignes de la création d’un jeu. J’ai mis de côté par exemple les échanges et le reporting avec le client lorsque le jeu est créé sur mesure pour d’autres. J’espère que vous comprenez mieux pourquoi la création prend du temps (en général au moins 3 mois), de l’énergie.

Vous voulez savoir d’autres choses sur les coulisses de mon métier ? Faites-le moi savoir pour le prochain article que je rédigerai !

Lucile

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